Loi du travail « El Khomri » au nom de la loi !

Après la journée du 9 mars 2016 qui a mobilisé entre 300 000 et 500 000 personnes contre le projet de loi du Travail-El Khomri, une nouvelle journée de grèves et de manifestations a lieu aujourd'hui en France contre le texte pourtant remanié et présenté devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale le 29 mars.

 

Ce matin, pas de bus pour aller travailler, pas de train pour aller à l'université, pas de tramway pour aller voir grand-mère à l'hôpital, pas de car pour aller à un rendez-vous d'embauche. Bref, les usagers des transports en commun sont les premières victimes de ce que certains appellent indûment un « mouvement social ».

 

Pourquoi tant de gêne pour un projet de loi qui divise autant la classe politique que les syndicats? La droite étant plutôt pour, la gauche, paradoxalement, plutôt contre. La CGT appelant à une grève massive contre le texte de loi, la CFDT, plus mesurée, appelant à des amendements du texte de loi mais pas à son abrogation.

 

La gauche, elle-même, est divisée sur le projet, certains ténors comme Michel Rocard n'hésitent pas à dire que, je cite, « c'est un texte qui va dans le bon sens car il laisse plus de place à la négociation entre partenaires sociaux », « en France, la puissance législative a paralysé le dialogue social ... s'opposer à la loi El Khomri ne me paraît pas très intelligent car la situation actuelle n'est pas satisfaisante ». À l'inverse, la sénatrice PS Marie-Noëlle Lieneman parle de « remise en cause des conquêtes ouvrières récentes » et fait partie des « frondeurs socialistes » qui font opposition à la loi El Khomri.

 

À droite c'est plutôt le « oui mais » qui l'emporte. Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire et Alain Juppé soutiennent la réforme pourvu que le texte initial ne soit pas modifié. Alain Juppé exprime aussi sa réticence en parlant d'un « projet de loi improvisé et mal préparé » tout comme François Fillon qui évoque un texte « fourre-tout » mais qui va dans le bon sens. Nicolas Sarkozy ironise sur le sujet « La montagne accouchera, comme toujours, d'une souris ».

 

De son côté, Marine le Pen fustige ceux qui au PS s'opposent au projet de loi en parlant de régression sociale et économique tout en validant l'Union européenne et l'ensemble de ses traités.

 

Mesures contre les acquis sociaux pour les uns, réformes indispensables pour d'autres, comment s'y retrouver dans cette mêlée ? La réforme partielle du temps de travail, la baisse de rémunération des heures de travail supplémentaires, les licenciements facilités en cas de refus par l'employé de la modulation de ses heures de travail, la rémunération des astreintes, supprimée et remplacée par des jours de repos, le plafonnement des indemnités prud'hommales pour les salariés licenciés...parmi toutes ces mesures lesquelles seront adoptées, lesquelles seront amendées, lesquelles seront rejetées?

 

Ce qui est sûr c'est que madame la Ministre semble satisfaite de son travail quand elle déclare : « La concertation que nous avons menée a permis de trouver le bon équilibre entre les souplesses accordées aux entreprises et les protections dues aux salariés, pour nous adopter au monde qui est le nôtre ». Alain Juppé, lui, parle de « texte d'inspiration libérale » et de « frénésie législative à l'approche des élections présidentielles » qui auront lieu en avril et mai 2017. Quand on sait que 71% des Français sont contre le texte de loi remanié et que le dernier sondage ipsos-sopra sur les intentions de vote au premier tour donne l'ancien premier ministre de Jacques Chirac, premier, avec 31 %, Marine le Pen, seconde, avec 26 % et François Hollande avec seulement 14 %, on se demande comment le Président pourrait sortir de l'impasse, lui qui déclarait en 2012 : « Moi président, j'inverserai la courbe du chômage d'ici un an ».  Affaire à suivre !

 

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